Une nécessité selon les 4 maires de la communauté de communes de la vallée de Chamonix, quand on voit que le tunnel du Fréjus est interdit au poids lourd depuis plusieurs jours et que leur circulation est reportée sur le Tunnel du Mont blanc qui se retrouve donc saturé. Jusqu’à 3h d’attente ont d’ailleurs été constatés lundi pour passer la frontière avec 3000 semi-remorques en plus des flux touristiques habituels à en croire les autorités. Et cela alors que le tunnel du Mont blanc doit normalement fermer pour 3 mois à compter de la semaine prochaine.
Voici le communiqué complet des maires de la Vallée de Chamonix:
Suite à l’éboulement en Maurienne, les élus de la Vallée de Chamonix Mont-Blanc appellent à une accélération du report modal du fret de la route vers le rail et du projet Lyon-Turin Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc –
Ce dimanche 27 août, un important éboulement a eu lieu sur le secteur de La Praz, commune de Saint-André en Maurienne, bloquant la circulation sur la route départementale, l’A43 et la ligne ferroviaire. Alors que le tunnel du Fréjus se voit ainsi interdit aux poids lourds pour plusieurs jours, leur circulation étant dès lors reportée sur le Tunnel du Mont-Blanc (TMB) qui doit lui-même fermer le 4 septembre prochain pour travaux, les 4 maires de la Communauté de Communes de la Vallée de Chamonix-Mont-Blanc (CCVCMB) appellent à accélérer le report modal du fret routier vers le rail entre la France et l’Italie.
Depuis dimanche, la circulation de nombreux véhicules se voit basculée sur le Tunnel du Mont-Blanc. Déjà engorgés depuis le début de cet été, la Route Blanche et le TMB voient donc leur fréquentation encore augmenter, tout comme l’attente afin de passer la frontière (jusqu’à 3 heures ce lundi 28 août). Et tandis que la moyenne journalière est habituellement de 1500 camions en cette saison, les autorités comptabilisaient ce lundi 3000 semi-remorques en plus des flux touristiques habituels.
Au-delà de la saturation des infrastructures, de la gêne occasionnée pour l’ensemble de la population vivant à proximité de celles-ci et des problématiques de qualité de l’air qu’engendrent ces véhicules supplémentaires, cette déviation vers le pays du Mont-Blanc ne saurait être pérenne, l’ouvrage francoitalien devant rapidement fermer trois mois en raison de travaux de la voûte. Ces derniers, qui seront renouvelés de façon régulière dans les années qui viennent, impacteront indéniablement les acteurs locaux, tant dans la Vallée de Chamonix Mont-Blanc qu’en vallée d’Aoste, en Maurienne et en vallée de Suse.
Cette situation met en exergue la fragilité des réseaux de transport routier avec l’Italie pourtant 2e partenaire économique de la France, et leur vulnérabilité aux risques naturels dans les Alpes. Dans ce contexte, et alors que le tunnel du Mont Cenis est limité à 3 Mt de marchandises transportées par an à cause de son obsolescence, il est plus que jamais urgent d’accélérer le report modal du fret de la route vers le rail au travers de la Transalpine.
Ainsi, si le Lyon-Turin est désormais un chantier avec 30 km de galerie déjà creusés sur la portion du tunnel transfrontalier prévu pour 2030, la question des voies d’accès côté français reste encore pendante. Les 4 maires de la CCVCMB appellent ainsi à la réalisation du scénario le plus ambitieux côté français, seul projet permettant de passer de 8% à 40% de marchandises transportées par train entre la France et l’Italie, et ainsi de reporter plus d’un million de camions sur le rail. Il s’agit d’un enjeu environnemental et de protection des vallées alpines comme de leurs habitants.