Megève - Saint-Gervais : Les télécabines de la discorde

Megève - Saint-Gervais : Les télécabines de la discorde
Megève - Saint-Gervais : Les télécabines de la discorde

Le conflit entre les communes de Megève et Saint-Gervais autour de la gestion des remontées mécaniques du Mont d’Arbois prend un nouveau tournant.

Alors qu’un accord initial avait été trouvé pour une fin de contrat conjointe au 15 avril 2024, la procédure pour désigner un nouveau délégataire a été stoppée, à l’initiative du maire de Megève, ce que dénonce Jean-Marc Peillex, maire de Saint-Gervais, dans un communiqué.

Faute d’exploitant pour le domaine dit des Crêtes, dont les équipements sont répartis entre les deux communes, Saint-Gervais a lancé en urgence une procédure de gré à gré. L’objectif : garantir la continuité du service public sur la partie Saint-Gervolaine des installations. Seule la société SARMM a répondu, proposant une exploitation limitée à 13,5 mois, jusqu’au 31 mai 2025. Le conseil municipal de Saint-Gervais a accepté cette offre par délibération le 10 avril 2024, contraint par l’urgence.

Ce même jour, à Megève, le conseil municipal a prolongé, sans appel d’offres, la délégation de service public avec la SARMM pour 24 mois supplémentaires, jusqu’en avril 2026, uniquement pour sa propre portion du domaine. Jean-Marc Peillex dénonce une "manœuvre frauduleuse" visant à placer sa commune dans une impasse juridique, les obligeant à céder leurs installations à la SARMM sans procédure légale.

Prise illégale d'intérêt et favoritisme

Le préfet et les services de l’État sont également mis en cause pour avoir validé des durées de contrat différentes sur un même ensemble d’équipements, contre les recommandations de la Chambre régionale des comptes.

Le 20 juin 2025, la maire de Megève a adressé une lettre au maire de Saint-Gervais l’accusant d’être responsable de la fermeture des remontées pour l’été et l’hiver prochains. Elle suggère que la SARMM est prête à reprendre immédiatement l’exploitation. Une proposition perçue comme une tentative de forcer la main aux élus de Saint-Gervais, qui refusent de céder leurs installations sans appel à concurrence, évoquant une "ficelle un peu grosse" et un "piège grossier".

Considérant ces démarches comme illégales, le maire de Saint-Gervais a signalé les faits au procureur de la République de Bonneville le 7 juillet 2025. Il évoque des infractions possibles de favoritisme, de prise illégale d’intérêt et de complicité, impliquant élus, fonctionnaires et dirigeants. Le parquet est désormais saisi pour examiner cette affaire.