Au cœur des tensions : l’acétamipride, un pesticide controversé appartenant à la famille des néonicotinoïdes, dont l’usage pourrait être réintroduit par dérogation.
Le groupe Réveillons Annecy, présidé par Samuel Dix-Neuf, a été le premier à réagir. Dans un communiqué diffusé peu après le scrutin, il accuse les deux élus de "trahir la population" et de céder à la pression des "lobbies agrochimiques". Selon cette formation d’opposition, le texte représente une "menace" pour la santé publique, les pollinisateurs et la biodiversité. L’usage des néonicotinoïdes, dont l’acétamipride, avait été interdit en France dès 2018 précisément en raison de leur toxicité avérée.
Face à ces accusations, les députés visés ont immédiatement riposté. Dans une déclaration conjointe, ils dénoncent ce qu’ils qualifient de "diffamation publique" et fustigent une stratégie de caricature et "d’hystérisation du débat". Antoine Armand et Véronique Riotton rappellent que la loi votée n’instaure pas une autorisation généralisée, mais une dérogation temporaire et encadrée, valable trois ans, uniquement dans les cas où aucune solution alternative ne serait disponible.
"Un recul dramatique"
Les élus insistent également sur le fait que l’acétamipride est encore autorisé dans 25 des 27 États membres de l’Union européenne. Ils affirment avoir soutenu le texte après concertation avec des agriculteurs, des chercheurs et des citoyens inquiets pour la souveraineté alimentaire du pays.
Tandis que l’opposition municipale parle de "recul dramatique", les parlementaires de la majorité défendent un "équilibre" entre transition écologique et soutien au monde agricole.