Annecy : 50 heures de philo manquées au lycée Baudelaire, une situation jugée "catastrophique"

Annecy : 50 heures de philo manquées au lycée Baudelaire, une situation jugée "catastrophique"
Annecy : 50 heures de philo manquées au lycée Baudelaire, une situation jugée "catastrophique"

Les élèves du lycée Baudelaire à Annecy préparent le baccalauréat dans le stress.

Ce n'est déjà pas une promenade de santé pour les lycéens en général, mais la situation est d'autant plus angoissante cette année. Depuis le mois de septembre et la rentrée scolaire, 3 classes de 1ere et 3 classes de Terminale sont concernées par de nombreuses heures de classes qui n'ont pas pu être données. Par conséquent, une cinquantaine d'heures de philosophie et une trentaine d'heures de français sont passées à côté pour beaucoup de lycéens. 

Et pour les dates du baccalauréat, qui auront lieu le vendredi 13 juin pour le français et le lundi 16 juin pour la philosophie, ces élèves vont passer les épreuves dans les mêmes conditions que les autres. Ceci s'explique par une volonté du rectorat d'anonymiser toutes les copies et donc d'avoir l'impossibilité d'accorder quelques aménagements pour ces lycéens.

Situation "injuste et inégale"

Pour les parents d'élèves et pour la présidente de la FCPE du lycée Baudelaire Magali Schlappi, c'est une situation "catastrophique" : "L'impossibilité de lever l'anonymat, c'est injuste et inégal pour les élèves." Un défenseur des droits a été sollicité et le rectorat tout comme le chef d'établissement ont reconnu que "des élèves n'ont pas pu bénéficier des programmes en intégralité". 

Faire face au manque d'enseignants est un problème national depuis plusieurs années. Rien qu'à Bordeaux où un professeur de mathématiques a été remplacé par... un parent d'élève. Au lycée Baudelaire, France Travail a été contacté pour trouver de nouveaux professeurs, sans grand succès. "Les lycéens savent déjà que l'épreuve sera raté", déclare Magali Schlappi alors que seulement 3 thèmes sur 17 ont été enseignés en philosophie, soit à peine plus de 15% du programme scolaire. Les élèves vont donc être envoyés au casse-pipe avec un risque, celui de rater leur diplôme mais pas que : "Ils peuvent peut-être louper leur école à cause d'un dossier entaché." 

Les parents ont prévu de déposer plainte face à ces heures manquées.