Ce week-end, la Confédération paysanne de Haute-Savoie a manifesté son opposition ce samedi 24 mai à Annecy. Une vingtaine d’agriculteurs et agricultrices se sont rassemblés devant les permanences des députés Antoine Armand et Véronique Riotton pour dénoncer un texte jugé "régressif" pour le monde agricole.
Vêtus de combinaisons d’apiculteurs et accompagnés de ruches, les manifestants ont remis un courrier destiné aux parlementaires, afin de les alerter sur les conséquences qu’aurait, selon eux, la réintroduction des néonicotinoïdes, prévue à l’article 2 du projet de loi. Dans un communiqué de presse, la Confédération parle de conséquences "désastreuses". En plus des dangers pour les abeilles, ils pointent des risques accrus pour la biodiversité, la santé des professionnels du secteur, mais aussi des citoyens.
"Sans revenu de production, pas de souveraineté alimentaire"
La Confédération dénonce également d’autres dispositions du texte, comme la modification du statut de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire), l’assouplissement des règles encadrant les retenues d’eau ou encore des mesures perçues comme "favorisant l’industrialisation de l’élevage". Pour le syndicat agricole, ce projet de loi, présenté comme une réponse à la crise paysanne de 2024, ne répond en réalité ni aux enjeux de revenu agricole, ni aux besoins de relocalisation de l’agriculture.
"Sans revenu pas de production, pas d’installation, pas de relocalisation et donc pas de souveraineté alimentaire", martèle la Confédération paysanne, qui reproche aux principaux syndicats agricoles, FNSEA et Coordination Rurale, de se concentrer sur la dérégulation au détriment des conditions économiques des exploitations.
L’organisation appelle les députés à rejeter le texte en l’état et à défendre un modèle agricole durable.